Retours sur la belle soirée au FLIP le 16/07/2025 – Conférence animée par Michèle et l’IFREAP « Et si on jouait pour de vrai? »
Et si on jouait pour de vrai ?
Ce soir du 16 juillet 2025, à Parthenay, au cœur des animations nocturnes du Flip qui, une fois de plus cette année, battait son plein avec ses 250 000 visiteurs, la charmante salle de spectacle de 100 places, nichée sous les remparts du château, affichait complet. S’y pressaient des connaisseurs du psychodrame — de plus en plus nombreux en Nouvelle-Aquitaine — ainsi que des curieux venus découvrir ce qui se cachait derrière ce terme mystérieux.
La soirée a débuté par une brève présentation de notre Institut, puis très vite, place à la démonstration. Sur le tapis, de jeunes enfants sont venus construire et déconstruire leurs tours de cubes, s’appliquant à les refaire tomber pour mieux les reconstruire. Ensuite, nous avons assisté au jeu de la maîtresse, à des élèves, pas toujours « obéissants », à un directeur qui « n’impressionnait même pas » et ne souhaitait pas endosser ce rôle, ainsi qu’à des changements de rôles spontanés. Les « Ifreapiens », redevenus enfants pour l’occasion, ont magistralement démontré combien l’enfant, de façon naturelle, pratique le psychodrame, jouant et rejouant, à l’endroit et à l’envers, toutes les situations de la vie afin de mieux les intégrer.
Les psychodramatistes certifiés de l’IFREAP ont ensuite présenté quelques-unes des techniques couramment utilisées. Le mot avait circulé : il s’agissait de ne pas inquiéter les spectateurs, et seuls les étudiants de l’IFREAP devaient se porter volontaires pour commencer à sculpter leur famille d’origine. Lorsque Claudia, formatrice de l’IFREAP, a sollicité l’ensemble de l’assemblée, demandant qui souhaitait être « sculpteur » de sa famille, un puis deux doigts se sont levés dans les gradins. Ce n’était pas prévu ! Mais la dextérité de Claudia n’a pas son pareil : elle a su conjuguer ses propositions à une telle légèreté que les portes de chacun ne se sont qu’entrouvertes, avec une délicatesse d’orfèvre ; de l’émotion, mais sans excès. Ce fut ensuite au tour du second volontaire. David, psychodramatiste certifié lui aussi, par sa sagesse et le climat de confiance qu’il sait instaurer, a permis à la sculpture de se réaliser, ni trop, ni trop peu, juste assez pour donner au protagoniste l’envie d’aller plus loin, mais dans un autre cadre.
S’en sont suivis des interviews, des jeux de chaises vides avec changement de rôles, auxquels même des adolescents se sont empressés de vouloir participer ! Des moments surprenants, émouvants, toujours encadrés par les limites nécessaires. Enfin, les 100 spectateurs ont été invités à se lever et à choisir une carte du jeu Dixit parmi les 10 proposées et agrandies au format A3, préparées par Olivier Decroix, responsable de cette superbe organisation. Nous avons pu ainsi faire découvrir le choix sociométrique : 10 groupes se sont formés, chaque groupe autour de l’image choisie. Chacun s’est mis à l’œuvre, négociant un nom pour sa carte puis créant une sculpture commune présentée tour à tour aux autres participants, le tout couronné de chaleureux applaudissements.
Et puis, un final inattendu et très émouvant. Olivier Decroix, grand ami de Jean-Louis Roubira, créateur du jeu Dixit, saisit soudain ma main et m’entraîne au centre de la scène. Je mets quelques secondes à comprendre. Il se présente alors, dans un changement de rôle, comme étant Jean-Louis Roubira, et me rappelle notre première rencontre, alors que j’occupais le poste de psychologue à la maternité, il y a 40 ans. À l’époque, il faisait son internat et je l’avais invité à participer à la rencontre que j’animais avec les mamans et leur nourrisson. Il me redit à quel point cette expérience a été fondatrice du choix de sa spécialité de pédopsychiatrie. Et Olivier, toujours dans le rôle de Jean-Louis, ajoute : « Le Dixit que tu viens d’utiliser, je l’ai créé pour rejoindre les adolescents dans ma pratique ; en quelque sorte, il est un peu là grâce à toi… »
Merci Olivier, merci Jean-Louis, merci à vous tous d’être là ! Quelle chaîne étonnante, tissée lentement mais sûrement, qui nous a menés à nous retrouver aujourd’hui, réunis autour de la pratique de ce merveilleux outil qu’est le psychodrame. Michèle BROMET-CAMOU